1er Bataillon des Grenadiers à pied
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 5 mai 1821

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MessageSujet: 5 mai 1821   5 mai 1821 EmptyMar 5 Mai - 9:02

5 mai 1821...les derniers moments de l'Empereur.
Il était minuit juste lorsqu'une incroyable agitation s'empara de l'Empereur. Ses gémissements déchiraient l'air, tandis qu'un ennemi invisible paraissait l'assaillir sur sa couche. Bientôt, il tombait sur le sol, s'échappant à la poigne de M. de Montholon qui cherchait pourtant à le maîtriser et s'effondrait avec lui. Réveillé par le bruit, le général-comte Bertrand accourait, suivi du Dr Antommarchi : ils s'efforcaient de remettre le malade au lit, y réussissaient. Mais les appels continuaient comme s'ils parvenaient à travers les brumes épaisses de quelque mystérieux au-delà. Tous trahissaient une souffrance considérable.

On alla ainsi jusqu'à 4 heures du matin. C'est alors que l'Empereur s'exprima pour la dernière fois; et il était difficile de le comprendre. Le mot « recule » franchit ses lèvres ; puis ce fut le mot « tête » . Enfin le mot « armée », dont le poids demeura étrangement dans le silence : la voix qui avait tant parlé ne devait plus jamais rien dire.

A 6 heures du matin toute la colonie française était rassemblée autour du lit. A la porte, le gouverneur britannique Hudson Lowe veillait, attendant le dénouement.
A 8 heures, quelques gémissements. Une larme est sortie de l'oeil gauche, au coin, du côté de l'oreille. Bertrand l'a essuyée. Le docteur Arnott s'est étonné que l'Empereur retînt la vie si longtemps.

Vers 11 heures on tenta d'apporter à l'agonisant quelques secours à l'aide de sinapismes et de vésicatoires. Puis l'attente recommença. Le pouls devint imperceptible vers 3 heures, la respiration se fit saccadée. Puis, l'immobilité parfaite, couché sur le dos, la main droite hors du lit, l'oeil fixe, paraissant absorbé par une profonde méditation, sans l'apparence d'aucune souffrance. Les lèvres légèrement contractées. L'ensemble de sa figure exprimait de douces impressions, rapporte Monsieur de Montholon.

A 5 h 49 de l'après-midi, le menton se crispa. Ce fut tout.
Le gouverneur, après être allé voir l'Empereur sur son lit de mort, déclara à son entourage :

" - Hé bien, messieurs, c'était le plus grand ennemi de l'Angleterre et le mien aussi ; mais je lui pardonne tout. A la mort d'un si grand homme, on ne doit éprouver qu'une profonde douleur et de profonds regrets."

Quel cynisme !
Contrairement aux voeux exprimés par le défunt qui souhaitait reposer - sur les bords de la Seine, au milieu de ce peuple français qu'il a tant aimé -, le corps sera inhumé à Sainte-Hélène aussitôt l'autopsie terminée.

Revêtu de l'uniforme des chasseurs de la Garde, il sera veillé jusqu'au 9, où une messe dite par l'abbé Vignali précédera le départ du cortège funèbre vers le lieu d'inhumation. Porté par douze grenadiers, le cercueil sera confié à une calèche. 2000 soldats britanniques rendront les honneurs.

A la suite d'une discussion entre le gouverneur et le comte Bertrand, la tombe de l'Empereur, située dans la vallée du géranium, restera nue. Le comte voulait y faire graver le nom « Napoléon » ; le gouverneur exigeait que l'on ajoutât « Bonaparte ». En fin de compte, il n'y aura aucune inscription. Simplement une barrière de bois...et une sentinelle. Par la suite, on remplaça le bois par du fer forgé.

La mère de l'Empereur écrivît une lettre poignante à lord Londonderry dans laquelle elle réclamait que les restes de son fils lui soient restitués :

«Même dans les temps les plus reculés, chez les nations les plus barbares, la haine ne s'étendait pas au-delà du tombeau.» - « c'est loin des clameurs et du bruit que mes mains lui ont préparé, dans une humble chapelle, une tombe !...»

L'Angleterre n'y répondît même pas !
Il faudra attendre dix-neuf longues années pour que l'Angleterre, sur la demande de Louis-Philippe 1er, consente à rendre la dépouille mortelle de l'Empereur à la France. Cet événement, connu dans l'histoire de notre pays sous le nom de Retour des Cendres, ajoutera encore à la gloire de Napoléon 1er. Il repose désormais sous le dôme de l'Hôtel des Invalides, entouré par quelques uns de ses plus fidèles compagnons et surtout de son fils, dont Adolf Hitler consentit à restituer les cendres à la France le 15 décembre 1940.
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